La Terre pleure... [PV Absolut] Fini

• La Terre pleure...
• PV Absolut

« Je l'entends, elle te pleure, tu lui manque... Oh Soleil, désastre de la forêt... Désastre de mon Âme... »

Je marchais là, le regard perdu dans ce qu'étaient devenu les terres, jadis verdoyantes pour la plupart. Certaines avaient brûlées, d'autres avaient été noyées. Un long soupir se fit, et mon regard se perdit dans le ciel, là où a présent, beaucoup de chevaux étaient, ainsi que ma soeur. Je lâchais un petit hennissement découragé. Je regardais ensuite le fleuve dont le courant était extrêmement puissant. Impossible de le traverser, même le cheval le plus fort n'y arriverait pas. Mes sabots s'enfonçaient de quelques centimètres dans la terre trempée, tellement molle qu'il s'agissait en faite de boue.
Je lançais un appel puissant, perdu. Je n'avais plus rien. Les membres de ma famille avaient tous péris, les seuls chevaux du clan qui y avaient échappés s'étaient enfuis et ne donnent plus signe de vie. J'avais l'impression d'être seule dans ce paysage manger par Dame Nature. Tout cela à cause d'une stupide sécheresse... La queue blonde panachée, je pris un trot léger, longeant la rive. Hennissant de plus belle, je me cabrais à moitié. Un ronflement sortit de mes naseaux, puis je m'arrêta net, restant de marbre. Je sentais une autre présence...

Un frisson et un trot qui s'approchait... Absolut avait fui les terres d'Ambre inondées depuis bien longtemps mais chaque jour, tentait d'y retourner. Encore trempé, il s'approchait une fois de plus de l'eau, cherchant à y voir une accalmie, un nouveau souffle. Aujourd'hui, c'était un soleil de plomb qui l'avait seché presque immédiatement.

Il était... Traumatisé. Il n'avait pas perdu son caractère mais n'avait pas la tête à ça. Ronflant et se secouant, commençant à transpirer, il chercha de la fraîcheur près du fleuve qui filait furieusement. Il aperçu immédiatement une autre âme près du fleuve et pointa les oreilles vers elle, incrédule. Quelqu'un avait survécu ! Il prit le galop, malgré la chaleur pesante et lourde...

"Qui es-tu ?! Tu as survécu toi aussi !" s'exclama t-il en hennissant, soulagé et fou de douleur à la fois. Ses juments, ses descendants... Tous morts sans doute. Meme sa mère...

"Tu as réussi... A passer ce cataclysme..." articula t-il difficilement, essoufflé.

J'avais envie de pleurer, d'hurler ma douleur à la lune. La lune... Si magnifique cristal contrairement au soleil qui, à cause de lui, avait fait de ces terres un cauchemar. Une boule se serra dans ma gorge, et mes sourcils se fronçèrent en repensant à tout ces morts.
Puis un bruit de galop atteigna mes oreilles. Etait-ce vrai, où étais-je en train de devenir folle? Peut être que j'étais à mon tours en train de mourir. Un étalon se posta non loin de moi, fou et heureux en même temps. J'hénnis de joie, je dirrigeant vers lui.

« Oui j'ai réussi à échaper à la mort. Bien que tout ceux que j'aimais y sont passés... » disais-je en baissant le ton, devenant de plus en plus triste. Ma tête se baissa, et le sourire de joie disparu.

« Je m'appelle Exotic Amor, et j'étais enciennement du territoire du Diamant... Qui es-tu toi? » demandais-je en laissant coullée une larme de joie mélangée à la tristesse.

« Qu'allons nous devenir si tout celà empire? » demandais-je brusquement, inquiète.

Je le regardais, avec un regard évoquant la crainte. Mon coeur battait vite et fort, et un vent léger souleva ma crinière d'or, j'en profitais donc pour respirer un bon coup et me calmer.

Je suis Absolut Perfection... J'étais dominant des terres d'Ambre

J'ai perdu des êtres chers moi aussi. Mes poulains, mes futurs poulains, ma mère... J'ai perdu ma soeur aussi. Enfin, je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Par contre pour ma mère, elle s'est noyée sous mes yeux... La pouliche de ma soeur est aussi portée disparue

« Ma soeur était dominante des terres de Diamant... » disais-je lentement.

Je le regardais, droit dans les yeux. Nous partagions le même chagrin. Nous avions tout les deux perdu des Êtres qui nous étaient chers.

« Elle est morte sous mes yeux aussi, en tentant de sauver certains chevaux de son troupeau, mais elle a été noyée par les coulées de boue. » ajoutais-je en détournant à nouveau mon regard.

« Ca fait mal... Si mal... » disais-je à voix haute alors que je pensais.

J'espérais qu'il y ai d'autres survivants. En attendant, notre problème actuel était que nous étions coincés entre les terres d'Opales, et celles de Diamants, impraticables, et que même ici nous n'étions pas toujours en sécurité.

- Je ne maîtrise vraiment plus rien je dois dire... J'essaye bien de retrouver des gens de mon clan mais lorsque je les retrouve... Bien souvent, ils sont morts. Imbibés dans cette eau noirâtre et écœurante... articula t-il difficilement.

Il soupira et approcha ses naseaux de l'eau, sentant la berge instable sous ses sabots.

- Tout a changé. Chaque parcelle de nature magnifique hier est devenue dangereuse aujourd'hui. Tout est... Si différent, si hostile...

Il secoua la tête et se redressa.

- Il faut reprendre en main tout ça. Nous ne pouvons pas... Rester sans rien faire. Sois nous allons rester ici, attendre que ça s'arrête... Sois nous partirons. Qu'en penses-tu ? demanda sérieusement Absolut.

Plus rien ne le retenait vraiment ici après tout...

J'écoutais attentivement les paroles de Absolut.

« Nous ne pouvons pas faire grand chose contre Dame Nature, nous ne sommes que ses... pions. Si ce n'est qu'on peu essayer de comprendre ce qu'il c'est passé, parce que tout celà n'est pas arrivé pas hazard, comme celà du jour au lendemain. » déclarais-je, quasiment sûre de moi.

Je regardais le ciel, puis l'eau, puis la terre qui n'était plus que de la boue.

« Fais attention à ne pas glisser du bord. La boue est si liquide... Et pourtant la terre est sèche en dessous. Si sèche qu'elle pourrait craquer et se fissurer d'une minute à l'autre. C'était comme ça lorsque j'ai fuis mon territoire natal. » prévenais-je en regardant l'étalon s'approcher du bord, inquiète.

- Elle est très gluante surtout... Un rien et on s'embourbe, on glisse... Tout craque et on ne peut se rattacher à rien. Je sais bien... Ma mère est tombée à l'eau comme ça.

Il recula précautionneusement, évitant la boue trop glissante. Se tournant, il chercha à voir les autres territoires depuis sa place.

- Comment ont terminées les terres de Diamant ?

A vrai dire, il n'avait pas eu le temps de s'occuper des autres clans... Le sien avait été tellement ravagé qu'il avait perdu le fil en voyant sa horde dilapidée. Il était encore moins au courant des terres d'Opale, surtout depuis l'avènement de ce certain... Caporal, lui semblait-il.

Il souffla, découragé et fatigué... Le soleil était si fort... Si implacable. Trop lourd, trop violent. L'envie d'abandonner était si forte, mais il se disait qu'il était temps de se relever et de continuer vers un avenir meilleur.

Oui mais où ?!

« Très mal. Comme les deux autres territoires. Loving a été alerté par certains animaux qui courraient dans tout les sens, et dans une même direction. En montant sur la colline du territoire, elle c'est rendu compte qu'une longue coulée de boue dévalait une pente et se dirrigeait droit vers là où était le troupeau. Elle est venu me réveillée, car il était très tôt le matin, et m'az demander de l'aider à évacuer le troupeau. Très peu s'en sont sortis, et j'ignore où ils sont actuellement. Quand elle a vuq ue ça tournait au désastre, elle m'a demander de fuir. Ce que j'ai fais, tout en restant à un certain emplacement pour voir comment elle allait. Puis une nouvelle vague est arrivée, et a tout engloutie... C'était, effrayant. Je crois que le pire, c'est de l'avoir vécu, de l'avoir vu... » expliquais-je en lâchant un soupire triste, abattu.

Je me demandais ce qu'était à présent l'avenir des survivants.

« Il faudrait trouver un moyen de nous réunir tous, tout ceux qui ont réussis à échapper à ce désastre. » ajoutais-je avec une lueur d'espoir dans mes yeux noyés de larmes.

- Je vais faire mon possible. Je pense me mettre dans un endroit où plusieurs chevaux tiendraient en relative sécurité et... Appeler. Autant que possible, aussi loin que ma voix me le permet. Je ferais ça lorsque j'aurais repris des forces... Au moins un peu de voix, la fumée m'a un peu étouffé et j'ai besoin de respirer.

Il s'approcha d'un arbre encore miraculeusement debout et s'y appuya quelques instants, le temps de pouvoir remettre ses esprits en place.

- Parle moi de toi un peu... Tes rêves, tes espoirs, tes traumatismes... Parle moi, j'ai besoin de sentir que je ne deviens pas fou.

Il soupira et observa d'un air absent autour de lui... Rien n'allait comme il fallait, tout partait à volo.

Pourquoi ces terres sans histoire, pourquoi eux, qui n'avaient jamais été agressifs envers la nature ? Ils vivaient et semblaient punis... Et avec violence en plus de ça. Absolut baissa la tête, oreilles en arrière, affligé. Comment sortir de là...

J'acquiessais à ce qu'il me dit.

« Je tenterais de faire de même de mon côté. Nous nous retrouverons bien tout les deux de toute façon, et avec les autres en plus de celà. » disais-je avec certitude.

Depuis le drâme, j'avais l'impression que c'était la première fois que j'entreprenais quelque chose avec autant de tenacité. J'étais certaine de réussir. De toute façon, cela ne devait pas être autrement. Nous devions tout faire afin de rester ensemble, et s'entraider. Puis l'étalon me demanda de lui parler de moi... Mes rêves, mes craintes, mes espoirs...

« J'aimerais avoir une famille. Une vraie. A moi. J'aimerais être sûre de ne pas mourir du jour au lendemain, savoir si les territoires renaîtrons, si nous nous en sortirons... J'ai peur de la mort. De la façon dont je vais mourir. J'aimerais... être immortelle et pouvoir toujours aider les autres, en réussissant. Je crains le futur, j'ignore ce que je deviendrais... » disais-je avec une boule dans la gorge.

J'ignorais tout, je me sentais perdu, abandonnée. J'étais née ici, et pourtant je ne reconnaissais rien. Strictement rien.

Il releva la tête vers le ciel et soupira lourdement. Plus rien n'avait de sens mais il semblait qu'elle comptait sur lui, quelque part. Se redressant, il acquiesça.

- Je vais lancer mon appel. D'abord, je vais essayer de retrouver mes proches, annonça l'étalon.

Il se mit au pas, observant les passages possibles afin de ne pas mourir brûlé, noyé, embourbé et autres réjouissances.

- Prends soin de toi, Exotic Amor... J'espère bien te revoir le plus tôt possible et accompagné de certains de tes proches. Nous allons reprendre en main ces terres, quitte à migrer. Mais il faut conserver l'espoir et surtout le contact. Fais attention, je sais que tu as de la volonté, je le sens...

Il lui sourit et piaffa légèrement, prêt à repartir, regonflé. Il allait se débrouiller pour relever cet endroit, à tout prix...

*Une vengeance pour toi maman...*

« Nous y arriverons. »

disais-je à l'intention de l'étalon.
Je soupirais à nouveau, écoutant ses paroles qui me réconfortaient quelques peu. Je prévoyais de tenter d'atteindre mon encien territoire, et voir si quelques chevaux y avaient trouvé un endroit où survivrent. Car si c'était le cas, ils n'avaient peut être pas eu la possibilité de regagner les terres communes. Je devais à tout prix aller voir. Ce voyage me faisait peur, certes. Voir les corps de ceux que j'ai connu, dans la boue, ne me plaira pas. Mais je sais que c'est ce que Loving aurait fait, à ma place.

« J'espère te revoir très vite Absolut. Rerouvons nous ici dès que nous auront retrouvés les chevaux errants. » disais-je avec sûreté dans la voix.

Ayant besoin de réconfort une dernière fois avant mon nouveau départ, je me rapprocha de l'étalon et frotta tendrement mes naseaux sur sa joue. Puis mon regard se perdit dans le sien, avant que je prenne un trot léger. Un peu plus loin, j'hénissais:

« Bonne chance. »

Puis je pris un galop, avec des foullées régulières.

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