La route des enfers [Sirius]

Elle suivait ce chemin depuis maintenant une demi-heure. Elle regrettait plus que tout d'avoir choisit de s'engager sur cette route. Elle trébuchait à chaque pas, tombait souvent. Elle n'en pouvait plus. Dans son corps, il n'y avait plus aucune parcelle d'énergie. Elle pensait qu'elle allait mourir, là, et que personne ne le saurait jamais. De gros sanglots secouaient son corps et des larmes salées roulaient sur ses joues dorées. Ses membres étaient écorchés en de multiples endroits et le sang dégoulinait sur ses sabots. Des ronces se prenaient dans ses crins, les arrachant par touffes. Elle pleurait maintenant sans retenue.
Elle fit encore quelques mètres puis abandonna. Elle se laissa tomber au sol et se recroquevilla sur elle-même. Elle calma ses sanglots pour qu'ils soient inaudibles. Elle ne voulait pas qu'on la voit dans cet état. Elle ne voulait pas qu'on la remarque. Elle ferma donc les yeux et s'abandonna à la douleur. Elle voulait mourir pour cesser de souffrir. Malheureusement, son voeux ne fut pas exaucé. Elle restait consciente. Une odeur filtra jusqu'à ses naseaux et elle se fit encore plus petite. Mais c'était trop tard, un étalon noir aux crins blancs arrivait. Il savait qu'elle était là. Les larmes recommencèrent à couler, silencieuses.

C'était un étalon noir aux crins blancs, plutôt compact et musclé. Rien à voir avec un arabe, par exemple. De l'inquiétude et de la tristesse transparaissaient dans sa voix et dans son regard aussi noir que la nuit. Maintenant qu'il était là, il était inutile de se cacher. Elle rassembla toute son énergie et le regarda. Elle ouvrit la bouche, s'apprêtant à répondre. Les mots sortirent difficilement, comme si chaque syllabe lui irritait la gorge.

-Ce chemin est .... imp-raticable !

Sa phrase avait été entrecoupée de plusieurs sanglots. Le sang coulait toujours, les plus petites plaies s'étaient refermées mais les autres continuaient de la tuer à petit feu. Elle avait horriblement mal mais la douleur anesthésiait son corps. Bientôt, elle ne sentit plus rien. Pourtant, elle savait qu'elle souffrait. Etrange, n'est-ce pas ? Elle referma les yeux et sa tête retomba lourdement sur le sol. C'était trop dur. L'étalon pouvait partir, de toute façon il ne pouvait rien faire. Si ?