Qu'est-ce que c'est que ce... [Philosophie]

Un trot, très régulier, aérien mais audible. Des crins noirs flottaient dans l’air avec une certaine grace sans pour autant sembler trop morbide. Rayon de Lune arrivait sur de nouvelles terres, enfin… Nouvelles mais presque semblable aux autres. De l’eau, un peu de verdure par ci par là en été, de la neige en hiver. Tout était si monotone lorsqu’il n’y avait personne d’autre. La solitude avait du bien mais parfois, la compagnie en avant aussi.

Elle renâcla, passant au pas, l’œil rêveur ou morne, difficile à dire. Le soleil commençait à se coucher mais les rayons de soleil étaient toujours assez forts pour chauffer un peu et surtout, pour illuminer. Le plus rare lorsqu’on arrivait pour la première fois, c’était de tomber sur quelqu’un d’extra. Ca lui était arrivée, une fois. Mais la plupart du temps, on a le chic pour tomber sur le gros lourd du coin ou l’allumeuse. Ou PIRE le saillisseur de service qui ne pense qu’à sa descendance.

Rayon soupira et releva la tête, sortant de sa rêverie et se retrouva devant…

*Qu’est-ce que c’est que ça encore…*

Un sapin, avec des trucs qui étaient brillants dessus. Elle approcha son nez et éternua, la résine dans les épines lui chatouillant le nez.

*Ok… Un gros sapin qui brille… Où est le gag ?*

Elle se tourna, se retourna, et, ne voyant personne, elle fouetta l’air de sa queue, nerveuse de ne pas pouvoir comprendre ce qui se tenait sous ses yeux. C’était un gros prédateur vicieux peut-être. Rayon se cabra et passa ses antérieurs dans les branches qui se secouèrent et firent éternuer de nouveau la jument noire.

*Bon… Je comprends plus rien…*

Messages : 52 Date d'inscription : 08/12/2009

Il part, et derrière lui s'envole l'unique espoir.

Je marchais silencieusement, tout était calme ici. Trop calme, je m'entendais bien penser. Je ne voulais pas penser. Non. C'est parfois trop douleureux. Je respira à fond. Mon coeur battait, au rythme d'un galop. Mes muscles roulaient sous ma robe grise, ma crinière tombait en cascade sur mon encolure, mes yeux étaient masqués par mon long toupet. Du temps pour penser, ne serait ce que pour me blesser. Une conversation me trottait dans la tête...

"Qui es tu ? "
"Je suis celui qui sera toujours à tes côtés ."
"Pourquoi ? "
"Cesse de poser des questions... "

Pourquoi ? Pourquoi ? J'y repense, c'est tout. Tant de nuits, tant de cauchemars, tant d'horreurs. Comment le supporter. Je ferma les yeux. A qui parler ? Personne, je suis seule face à la dure réalité. Je me défendis de penser. Je m'interdis d'être triste. Je me promis de tout recommencer. Allez savoir si je tiendrais mes promesses... Il est omniprésent, il me hante.

"Adieux"
"Ne me laisse pas... "
"Arrête de te plaindre, tu es grande et forte, tu retrouveras l'amour..."
"Pourquoi ? Tu es lache... "
"C'est toi qui le dit... Arrêteras tu un jour de te poser des questions ?"

Probablement jamais... Tu es mort, tu m'a laissé, c'est de ta faute. J'ouvris les yeux, je vis un sapin, plus loin. Je le fixa. Regard noir, blessée, coin obscur de ma mémoire. Il brillait de mille feux. C'était beau. Je souris. Cela faisait longtemps. Je m'arrêta pour l'admirer de plus belle. Je releva la tête et observa les alentours. Le soleil se couchait, la fraîcheur du soir ne tarderait pas. Plus loin une jument admirait elle aussi le sapin. Restant à distance, je me contenta de la regarder.

*Tiens… Peut-être qu’on va s’entendre.*

Messages : 52 Date d'inscription : 08/12/2009

Les eaux troubles de mes souvenirs lointains...

"Va la voir... Il faudrait peut-être que tu commence à faire des rencontres..."

Ecoute-le. Philosophie... il a raison. Je soupira. J'avais beau l'écouter, il me tapait sur le système. J'émis un soupir, puis secoua la tête. Je piaffa légèrement, puis me redressa. J'attendis un instant. J'attendis la brise ou le vent. Il ébourrifait ma longue crinière, je me sentis vivre de nouveau. Je respirais, lentement.
Je marcha dans la direction de la jument. Plus je me rapprochais, plus je pouvais apercevoir sa robe, noire.
Je m'arrêta et tendis l'oreille. Puis je poussa un hénnissement pour lui répondre. Je m'avança de nouveau. A présent nous étions proche l'une de l'autre. Je garda la tête haute, et la regarda sans trop insister.
Je parla la première :

-Bonsoir.

La nuit était tombée à présent, le soleil avait disparu, et la lune apparaissait lentement, comme un soir banal. Et à côté de nos deux silhouettes pareilles à des ombres, tronait le sapin aux mille couleurs. Je m'en souciais guère, trop occupée à regarder la jument, puis le ciel orné d'étoile avec sa fidèle lune.

« Bonsoir »

« Rayon de Lune. J’espère ne pas vous déranger… Qui êtes-vous ? »

Messages : 52 Date d'inscription : 08/12/2009

Pas à pas

Un face à face. J'observa la jument la detaillant un peu comme si je faisais des schémas dans ma tête, je faisais toujours ça. Après j'arrivais à définir l'attitude du cheval en question. C'était un jeu dont je me lassais jamais. Elle disait s'appeler Rayon de Lune, nom gracieux et d'une rare beauté qui allait particulièrement bien avec son physique, robe noire et liste blanche, corps fin et raffiné, longue crinière. Sa voix tout à fait claire et chaleureuse laissait penser qu'elle n'était pas méchante, hypocrite mais douce et sincère. Une question au bout de sa phrase montrait un certain intéret à savoir à qui elle avait à faire. Cessons les analyses ! Je redresssa la tête, pointa les oreilles en avant, je conservais ma voix calme et amicale, mon regard doux et chaleureux, puis je répondis à sa question avec politesse :

-Vous ne me dérangez abosulement pas. Je m'appelle Philosophie. Enchanté de vous connaître Rayon de Lune.

Cette rencontre s'annonçait plutôt bien. Peut-être que nous deviendrons amis avec le temps... Qui peut le savoir ?

« Je suis enchantée, moi aussi. »

« Je n’avais jamais vu une telle chose… C’est magnifique et étrange. »

« Dans mon ancien pays, nous avions beaucoup d’arbres comme ça. Mais apprêtés comme ça. »

[Philo'?]

» Philosophie
» Nouvelle venue? [PV Philosophie]