La silhouette des brumes [A Archiver]

Une forme faisant légèrement trembler la terre marchait le long de la berge. Le temps était bien plus doux ici, par rapport à là d'où il venait. Il était descendu, bien au sud...

La silhouette sombre descendait la rive du fleuve Aeltantha sans réellement faire de bruit, à part un peu de givre qui craquait sous ses sabots massifs. Charcoal marchait à un pas assez lent, sans faire un bruit de ses naseaux ou de sa gorge. Il visitait simplement, et ça lui suffisait pour l'instant.

Le soleil venait à peine de se lever et avait enveloppé les bois et les alentours d'une brume froide. Le givre qui couvrait les brins d'herbe craquaient avec la lumière du soleil qui les faisaient fondre mais aussi par la masse de l'étalon noir.

Il n'avait croisé personne depuis un moment et son regard, comme deux orbes de jais, parcouraient les environs sereinement.

Je peut ? (:

Oméouiiii =) Viens donc.

Hum .. Le regard rêveur, perdu simplement ailleurs. Ton esprit tout embrouiller avant besoin de se faire réanimer. Pas besoin de le cacher. Nous finirons tous par trouver. N'essaie pas d'oublier car tout finira par remonter.

Un silence était maître. En ce lieu même. Seule les craquement des ses sabots sur la légère couche de neige qui s'accumulait au fil du temps. Certes, on entendait parfois d'autre son environnement. Mais c'était le seule qui arrivait à atteindre les fines oreilles de celle-ci. Tout le reste, restait pour elle, inaudible.

Le port de sa tête, était portée assez basse. Comme lasser de tous ce qui l'entourait en ce moment là. Peut-être plutôt, lasser de la vie ? Tous ce qu'on dit être des cadeau de la vie. Ne la font que sombrer un peu plus bas .. Mais rien ne paraît. C'est tellement facile de tout dissimuler à autrui. Personne ne doute de rien. On te fou la paix. Pas de question qui fuse dans toute les sens.

Elle finit par s'immobiliser. Ne voulant plus avançer. Un soupir las sortit d'entre les lèvres de la jument. Qui fermait les paupières.

Charcoal aimait ce silence feutré qu'apportait la neige. Et lorsqu'une odeur délicate s'insinua dans ses naseaux, l'étalon tourna la tête vers l'origine présumée. Il avança alors, se fiant à son nez qui était entrainé, à force...

Il vit alors une forme immobile entre les arbres, tête basse et yeux fermés, c'était assez étrange mais elle n'avait pas l'air si mal. Oui, vu l'odeur, c'était une jument. Une robe de soleil, ourlée de crins d'ébène. Aussi sombres que lui.

Il ne dit pas un mot, se contenta de ronfler et de lancer un petit grondement très bref pour signaler sa présence.

Il se mit à gratter la poudreuse de son sabot et plongea son nez vers l'herbe un peu gelée mais encore intacte. Elle n'était pas restée dans la neige assez longtemps pour être immangeable.

Oreilles dressées en avant, Charcoal gardait un œil sur la jument.

L'étalon avait baissé un peu la tête et la releva d'un coup, faisait légèrement voleter ses crins à l'occasion. Elles étaient toutes comme ça dans le coin ? Aussi... Compliquées ? Entre l'une qui avait l'air parachutée dans la vie sauvage, l'autre qui était une vraie pile électrique et celle ci qui avait l'air aussi peu enjouée à l'idée de parler que lui.

Enfin, aucune n'avait de petit caractère et ça avait vraiment l'air d'être chose courante dans la région.

- Bonjour... Est-ce que ça va ?

Après tout, elle avait eu l'air un peu prise de... Vertige ? Ou fatiguée ?

- Je suis Charcoal.

Autant mettre tout de suite les choses au clair, non ?

« Bonjour .. »

« ça va .. »

« Mada »

~~Ou pas ..~~

Ah ouais, toutes comme ça... Bon, aucune importance.

- Si ça va, alors je pars. Désolé de t'avoir... Dérangée.

Il avait employé ce dernier mot avec parcimonie, après tout, elle avait l'air plutôt... Avare de paroles. Et deux personne de leur acabit n'avaient souvent pas grand chose à se dire. Une fine pluie de neige commençait à tomber sur les deux chevaux et Charcoal s'ébroua quelques instants avant de prendre le pas.

- Ravi de t'avoir rencontrée, Mada. A la revoyure.

Il marcha sans se retourner, l'air altier et fier, il semblait bien prêt à passer sa route, visitant chaque jour un nouvel endroit et pesant le pour et le contre pour savoir si il allait partir ou rester. Malgré sa conversation avec Quamelle, il ne savait pas si il voulait vraiment rester. Après tout, elle, elle avait son clan. Mais la solitude ça commençait à bien faire...

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