Double naissance

|| Double naissance
|| PV Absolut ?

Je m'avançais dans cette maudite prairie où je n'aurais jamais voulu aller. Je sentais comme une déchirure dans mon ventre, des contractions. Je m'affalais en plein milieu, soufflant assez fort, ne faisant même pas attention à la façon dont je me couchais, écrasant mon ventre. Je commençais mon travail peiniblement, pas très pressée de maître au monde le rejeton d'Absolut. Je soufflais fort cependant, j'avais envie de me réveiller, que ces onze moi n'étaient qu'un cauchemard & rien d'autre, mais pourtant la douleur était très réelle. Je poussais un hennissement furieux & douloureux, mon ventre me faisait terriblement mal...

A la base, Absolut ne tenait pas à assister à l'accouchement, mais il passait dans le coin et avait senti l'odeur de Golden Ivy. Il se mit face au vent afin que sa propre odeur n'arrive pas à la jument palomino. Elle avait terriblement grossi et s'était étalée au sol. Visiblement, elle avait le ventre plus gros que sa fierté. Absolut aurait bien rit si il n'avait pas voulu se faire discret.

Il était indétectable, il voulait juste voir si les poulains étaient vivants. Si ils l'étaient, très bien, peu importe le reste. Si ils étaient morts... Ben tant pis. Il s'en foutait bien mal. Il réfléchit et se prépara à partir même avant le début du travail. Ca lui importait peu. Peut-être qu'un jour, il croiserait ses poulains.

Abso bailla, s'étira et tourna le dos à la scène.

Quel ennui, un accouchement.

Je gémissais, ma respiration se faisait saccadée. Je n'avais aucune envie qu'Absolut soit dans les parages. De toute façon, c'était généralement trop long pour ce genre d'étalons, qui partaient bien avant, à moins qu'ils ne cherchent vraiment à avoir un poulain, & à vérifier le sexe de leur progéniture. Je ne pensais même pas à humer l'air, trop occupée à pousser & à souffler. Avec une longue plainte déchirante dans le bruit de la prairie, le premier petit sortit. Le premier, parce que je sentais qu'un autre arrivais ! Quelle poisse, non mais je vous jure !

Parfois, je regardais vers la jument. Elle avait l'air de pas mal souffrir... Je haussais les épaules. Le poulain était sortit. Je ne savais pas trop si c'était une pouliche ou un poulain. Tiens, elle ne se relevait pas. Absolut eu un sourire narquois. Quand il faisait les choses, ce n'était pas à moitié. Visiblement, il y en avait deux. L'odeur qui lui parvenait aux naseaux était douce, pas musquée comme un mâle. Car dès la naissance, les mâles avaient ce petit côté musqué.

Deux pouliches. Il sourit une fois de plus et prit le galop, sans plus se retourner, il avait vu ce qu'il voulait voir. Qu'elle fasse ce qu'elle veut, ce n'était plus son problème maintenant. L'étalon bai partit donc, s'en contrefichant du sort des petites et de Golden. Qu'elle s'étouffe avec.

Il ricana à cette idée et disparu une bonne fois pour toute à l'horizon, retournant au sein de son cocon, sa vallée merveilleuse qu'était la terre d'Ambre.

[Out]