Ne juges pas trop vite [PV Loving]

Je ne suis pas en bon état aujourd'hui ...

Je venais à peine de me battre il y a quelques heures. Pour une jument ? Non du tout. Par principe. Un étalon se bat avec d'autres étalons, sans même de raisons. Enfin si, juste par envie. Alors, on provoque, on nargue et ça finit mal . C'est tout ce que l'on attend. Il faut dire que ce mâle en question était coriace et tenace il me fallait l'avouer. Mais je ne me suis pas dit vaincu. Voilà pourquoi certaines traces de luttes persistent à se faire remarquer sur mon corps en sueur. Du sang se meurt sur ma belle robe alezane. Je vois une sorte de souterrain, j'y entre sans me poser de questions et c'est là que je remarque qu'il y a comme par miracle la présence d'une eau. Que ce monde est bien fait, je n'ai même pas à cherché autre part ! Je m'avance paisiblement, bien qu'un peu amoché et je baisse l'encolure rapidement pour la tremper sur le côté, là où sont les blessures, et l'enfouir dans l'eau bienfaitrice. Je laisse échapper un petit souffle de soulagement. C'est vrai que c'est toujours mieux de se rincer les plaies bien qu'elles ne soient pas totalement fraiches. Je ferme les yeux et repense à ce combat acharné. Au final, il a eu plus de mal à repartir que moi, il boitait. Je ne m'inquiète pas , j'ai très souvent boiter, et même des fois je me retrouvais a même le sol, avec mes blessures. Non je ne suis pas un dieu et je ne suis pas invincible. Je ne voudrait pour rien au monde en être un car le combat deviendrait moins intéressant : on saurait qui gagnerait à la fin. Mais aussi on ne peut avoir la crampe au coeur qui nous tient lorsqu'on se dit que l'on peut y laisser notre peau et ainsi de l'adrénaline. On ne peut pas avoir tout ça. Alors, pauvre des dieux. Même si j'y crois pas tellement en fin de compte.

Je commence à agglutiner de la salive et je sens mon hémoglobine couler de plus belle après que je me soit rouvert une plaie accidentellement. Mon visage se fait dur et impartiale, je laisse une grimace se faire apparaitre puis je met la blessure de nouveau dans l'eau. Après avoir finis cela, je me diriges sur le côté et me met à explorer l'endroit dans lequel je me retrouve. Ahh, je crois l'avoir déjà vu. Mais je ne me souviens plus pourquoi. Un bruit résonne jusqu'à moi et je me retourne brutalement. Un étalon ? Humm. Deuxième petite bataille ?

Il ne faisait pas bon vivre, comme autrefois aujourd'hui... Je sortais tout juste de la Cascade où les saillies avaient lieux.. Et voilà que je me retrouvais à nouveau pleine, et du même étalon. Ma fille, qui avait dù s'enfuir sous mes ordres, devant tant de violence... J'étais écoeurée par ce que venais de faire son « père »... Pff tu parles d'un père! Quand il parle de lui ôter la vie à elle & à sa soeur... J'appelle même pas ça un père mais plutôt... une honte sans gênes! Suite à sa bousculade, j'étais tombée et je m'étais blessée, à la cuisse. Le sang coullait toujours, peut être un peu moins... Peut être un peu plus. Je ne sais pas... Je ne sais plus.

- Mélia...?

Appellais-je faiblement en espérant retrouver ma fille, saine et sauve.
J'entrais dans les souterrains, je savais même pas pourquoi. C'est soudain sous le coup de la fatigue que je perdis l'équilibre, mais me rattrapa contre la paroie terreuse du tunnel. Puis je décida alors de m'allonger. De toute façon, j'avais que ça à faire. Et peut être espérer... Qui sait?

Le soleil avait sonné midi, et tapait tel un coup de boule que l'on se prenait en pleine figure lorsqu'on s'exposait. Mon corps et mon âme périssait dans cet endroit à l'ombre de ce soleil et mon corps meurtri semblait parvenir à se consolider. Mon sang ne bouillonnait plus et ne sortait plus des plaies. Enfin, je ne vais pas entre dans les détails ... Lorsque je me posa contre un rocher, sûr de moi en me léchant les antérieurs aussi dignement que possible, j'attendis que l'animal fasse son apparition devant moi. Elle ne la fit pas. Pourquoi ? Aucune idée. Bah, qu'elle reste là où elle est et moi là où je suis! Je ne suis pas assez curieux pour avoir autre préoccupation que mon bien être. Ou peut-être que ... Non . Le vent qui soufflait se fracassait contre les rochers, j'entendais son cri tout puissant. Ce cri de désespérance me semblait bien inapproprié car c'était à moi de me plaindre et non à lui. Ce vent qui m'avait en plus aggravé mes blessures. Je lâcha lentement une petite plainte pour lui dire de se taire et lui montrer ainsi comme moi aussi je souffrais.
Le vent se tut . Je ne suis pas un dieu, mais je devrais l'être, mes pouvoirs sont incontestables. Narcissique va . Il se remit à jouer de ses puissantes cordes vocales en une rafale. Ce qui me remit directement en place les idées divines que j'avais , et qui me détacha un sourire sur le coin des lèvres.

J'entendis alors à ce moment-même une voix furtive. "Mélia...?" C'était une voix de jument. Je dressa les oreilles et ainsi elles pivotèrent vers l'inconnue . Elle s'était sans doute arrêtée car je ne la voyais pas encore et je n'entendais ni sa voix de nouveau ni le bruit de son pas. Je commença à légèrement me décaler vers la droite et je vins vers le son de l'écho qui m'était résonné aux oreilles. Lorsque je me tourna vers l'endroit où le chemin tournait je constatas alors avec horreur une jument qui était assez amochée elle aussi. Elle avait dut se combattre ... Comme moi .

- Vous allez bien ? Dis-je d'une voix inquiète et quelque peu méprisante .

Je me demandais qui avait bien pu lui affliger cela.

Je lâcha un petit bruit surprit lorsqu'une voix me parvint. Une voix masculine. Dans quoi je m'étais embringuer encore... Je déglutis, et répondis:

- Qui est là?

Mon coeur commenca à s'emballer. J'avais peur. Peur de ce qui se montrerait surement d'ici quelques instants. Je répondis tout de même, à la question que l'étalon inconnu m'avait posé:

- Pas vraiment non...

J'entrepris d'avancer encore dans la grotte. Etais-je folle? Moi qui avais peur, et pourtant, quelque chose en moi me poussait à continuer. L'instinct maternel? Mélia était-elle présente ici aussi? Mes yeux grands ouverts pour tenter d'observer un quelconque mouvement, je remarquais enfin une masse allongée contre un rocher. L'intérieur de la grotte était humide, et mes jambes étaient humides jusqu'aux genoux.

- Qui êtes-vous?

demandais-je ànouveau en m'arrêtant bien en vue.

Les blessures de la demoiselle étaient bien plus bénignes que les miennes mais je savais qu'en tant qu'étalons, nous souffrions beaucoup moins que celles-ci. Elles le montraient toutes différemment mais elle souffraient. Une plaie restait béante parmi toutes celles qui jonchaient sur mon corps impuissant au jour le jour. Elle se plaçait sur mon encolure et le sang se mélangeait avec mes crins d'un sombre intense.. Mes naseaux ne ronflaient plus et respirait l'odeur de la femelle qui se retrouvait en face de moi. Plus de chaleurs hein ? La belle demoiselle attendait un poulain, d'à peine quelques heures à mon avis. Bien heureusement pour elle qu'elle n'avait plus ses chaleurs sinon quoi je serais devenu dingue. Et puis, qui sait, je me serais sans doute tué sous le choc à cause de mes blessures et je leur auraient cédées.
Pour en conclure, la jument se trouvait mal en point et je ne pouvais voir ce désastre. J'essaya alors inconsciemment de la calmer et de lui faire retrouver ses esprits.

- Qui cherchez-vous donc ? Je suis ici depuis un bout de temps, je pourrais vous aider dans votre recherche si vous me le permettez.

J'étais trop aimable pour être sincère.. Ou pas. Je suis de nature protectrice et amicale, j'aime aider les autres qui sont dans le besoin et rien ni personne ne me fera changer... Ou peut-être ... Mais je ne dirais rien.

- Quelqu'un qui ne vous fera pas de mal.

Je ne dirais rien.

- J'ai entendu il n'y a pas longtemps une sorte de petit hennissement... Etait-ce la personne que vous cherchez ? Je dirais ... Votre petite pouliche ?

Non je ne suis pas devin, juste compréhensif.

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